ARTISTES

Pascal Schumacher est allé au Japon pour la première fois en 2012 et il y est retourné jouer chaque année depuis. Il y a de plus fait des séjours privés, commençant par Tokyo pour ensuite aller à Kyoto et Nagano, développant son amour pour les villes et la nature japonaises.

Incorporant les influences de la culture japonaise à son travail, Pascal s’est approprié l’Orientalisme en perpétuant un style minimaliste inspiré du concept japonais de « wabi-sabi » qui combine harmonie et désordre. Sur la base du son subtil et raffiné son de son ancien quartet, il a introduit une large palette d’ajouts, créant ainsi une oeuvre plus variée que tout ce qu’il avait enregistré jusqu’alors. Il a produit cinq disques en tant que Pascal Schumacher Quartet mais celui-ci est le premier enregistré sous son nom, ses diverses influences l’ayant conduit dans une direction artistique différente. A l’exception de morceaux de Milton Nascimento et de Ryuichi Sakamoto, toutes les pistes de l’album ont été composées à Tokyo par Pascal, exprimant par la musique sa vision unique de la ville. L’album a été enregistré avec les membres de son ancien quartet (Franz Von Chossy au piano, Jens Düppe à la batterie, Pol Belardi à la guitare basse) mais il incorpore / inclut des contributions de plusieurs autres artistes animés du même esprit qui aident à compléter sa vision artistique.

On entend la harpe d’une de ses invités, Aliénor Mancep, dans l’intro de “Sakura-san“, nous faisant voir une pluie de fleurs de cerisier, une expression de “wabi“, le concept de la fugacité si cher aux Japonais. La flûte magique de Malik nous rappelle le Shinobue, ce traditionnel instrument à vent de bambou. Le trompettiste Verneri Pohjola et le saxophoniste Sylvain Rifflet apportent la contribution de leur jeu spirituel et passionné, peignant un paysage musical grandiose qui reflète bien la vision esthétique de l’album, toute la mise au point sonore étant due à un Joachim Olaya très créatif.

L’écoute de cette oeuvre créative, avec la beauté des réverbérations du vibraphone et le son qui s’éloigne puis disparaît, nous mène à la vision de “wabi-sabi“. Le talent artistique de Pascal Schumacher se ressent à travers son vibraphone et parvient vraiment à exalter l’âme japonaise.

Seiichiro Matsunaga.

www.pascalschumacher.com